Enfant ébouillanté à Longueuil: Stéphanie Borel libérée sous caution
Photo: Ministère de la justice du Québec |
Stéphanie Borel, 46 ans, accusée d'avoir ébouillanté son jeune voisin de 10 ans le 2 octobre dernier dans sa cour, a été libérée sous caution avant sa prochaine comparution au palais de justice.
Borel doit respecter certaines conditions pour garder sa liberté, telles que de rester éloignée du quartier résidentiel où habite le gamin qu'elle a agressé, en vivant temporairement chez son fils.
Elle ne peut pas non plus se trouver sur le terrain d'une école, d'une garderie, sur un terrain de jeu ou dans un centre communautaire. Selon les informations de La Presse Canadienne, l'accusée aurait perdu son emploi de proche-aidante et se serait fait annulé son bail par son propriétaire.
L'histoire, qui préoccupe le Grand Montréal depuis le 8 octobre dernier, avait mené la police à arrêter la longueuilloise une deuxième fois le 11 octobre, afin de la garder en détention jusqu'à son enquête sur remise en liberté, qui a eu lieu hier, le 31 octobre. Lors de son arrestation initiale le jour des événements, elle avait libérée puis renvoyée chez elle.
Des versions contradictoires
Selon la victime, un garçon noir de 10 ans originaire de la Côte d'Ivoire il passait sur le terrain de la femme avec des camarades à la sortie des classes, quand elle aurait ouvert sa porte et jeté de l'eau bouillante sur lui. Les enfants emprunteraient sa cour en guise de raccourci pour retourner à la maison à la fin de l'école. Le garçon, dont l'identité est protégée par un interdit de publication, fréquente l'école primaire dans le secteur du chemin de Chambly et du boulevard Curé-Poirier depuis septembre, et habite le quartier depuis quelques mois seulement.
Stéphanie Borel se défend quant à elle en disant que l'eau qu'elle avait fait bouillir ce jour-là était initialement destinée à être versée dans ses tuyaux de bain, qui émanaient une mauvaise odeur. Elle aurait entendu cogner à sa porte, et aurait lancé l'eau bouillante sans savoir qu'elle visait un enfant. L'accusée a déclaré en cour que des gens la harcèlent en cognant à sa porte jour et nuit, et ce, depuis plusieurs mois.
Sa victime, qui a subi des brûlures au deuxième degré sur le haut du corps et au visage suite à l'attaque, dit ne jamais avoir cogné à sa porte.
Un dossier controversé
La première remise en liberté de Mme Borel avait créé une vague de dénonciations publiques, avec notamment la publication d'une lettre de la Coalition Rouge, un organisme de lutte contre le racisme et la discrimination au Canada, qui mentionnait que la décision envoyait un mauvais message aux personnes noires et aux minorités ethniques vivant à Longueuil.
Après la deuxième arrestation de l'accusée, le directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) s'opposait à sa remise en liberté pour des raisons de sécurité publique et pour maintenir la confiance du public envers le système de justice, compte tenu de la gravité des accusations et des circonstances du crime. Il a cependant changé d'idée, après avoir entendu la défense lors de l'audience de remise en liberté.
Stéphanie Borel se représentera donc au palais de justice de Longueuil le 23 janvier prochain.